Fear
Disclaimer : Les personnages de Largo Winch, de Walker, Texas
Ranger et du Successeur ne m'appartiennent pas. Je ne tire aucun bénéfice
si ce n'est de faire plaisir aux autres fans de la série *** La nouvelle vient de tomber et je ne peux y croire. Ce n'est pas possible.
Ca ne peut pas être vrai. Je regarde le médecin avec incompréhension.
Mon dernier bilan de santé était pourtant excellent, comment
en une année cette chose a pu se développer en moi sans
que j'en sache rien, sans que je ne remarque rien. Le médecin me
parle d'opération, de rayons, de chimiothérapie mais je
ne l'écoute plus. Je sors de son bureau avant qu'il ne termine
son exposé. Il m'appelle mais je ne veux rien entendre, tout ce
que je veux c'est sortir de là, j'ai la sensation d'étouffer. - Maman ? Je hoche la tête. J'ai perdu l'habitude que l'on me dorlote de la sorte. Ne vous méprenez pas mon mari est merveilleux, prévenant et romantique à souhait mais la chaleur d'une mère reste quelque chose de spécial. Elle revient avec un verre d'eau. Elle s'assoit à nouveau sur le bord du lit. Je sais qu'elle ne me posera aucune question, qu'elle attendra le temps qu'il faudra jusqu'à ce que je sois prête à parler. J'hésite, je ne sais pas comment aborder le sujet et pourtant je sais que je peux lui faire une confiance aveugle. - Maman ? Je me suis dégonflée, je n'ai pas eu le courage de lui parler. Demain peut être, il me faut du temps, je veux pouvoir réfléchir à ce que je veux faire ou ne pas faire. Elle s'allonge près de moi, me prend dans ses bras et je me laisse envahir par son calme. Le sommeil me gagne et je me laisse glisser vers le néant. Le matin est venu beaucoup trop vite. J'entends la maisonnée qui s'éveille. Mes frères et surs qui se préparent pour une nouvelle journée de travail pour Trent et d'école pour les autres. Je passe la vieille robe de chambre de maman et je vais les rejoindre. Trent m'embrasse sur le front comme il le faisait quand je n'étais encore qu'une toute jeune fille en me souhaitant une bonne journée. En un clin d'il, la maison est vide. Il ne reste plus que maman et moi. Je l'aide dans les taches ménagères. Le téléphone se met à sonner et maman décroche. D'après sa tête, je sais qu'il s'agit de mon mari. Je fais signe de la tête que je ne veux pas lui parler. C'est trop tôt. Elle le rassure et promet de lui donner de mes nouvelles bientôt. Après avoir déjeuné tranquillement, nous nous installons sur le perron où une balancelle est installée. - Il fait si bon ici, dis-je en soupirant. Ca m'a manqué. Je hoche la tête. Je hais ce mot, il est si dégradant. Me mère me prend dans ses bras. - Tu comprends, je me suis sentie si perdue, trahie. Je ne pouvais pas rentrer à la maison, je ne pouvais pas regarder mon mari en face et lui dire .C'était trop dur. Je me remets à pleurer de plus belle. - Et qu'a dit le médecin ? Une voiture s'arrête et mon mari et son meilleur ami en descendent. Il a les traits tirés, signe qu'il n'a pas dû fermer l'il de la nuit. Et je m'en veux de lui faire endurer cela. Il me regarde avec un sourire qui en dit long sur l'amour qu'il a pour moi. - Bonjour Kate, fait-il en embrassant maman tout en me couvant du regard. Il n'a pas l'air en colère contre moi, juste inquiet. Il me prend dans ses bras sous l'il attendrit de Largo et de ma mère adoptive. Tous deux se retirent dans le salon, nous laissant seuls pour que nous puissions parler. - Qu'est-ce qui c'est passé ? Me demande-t-il d'une voix douce.
Le docteur Miller a appelé, il était très inquiet,
il paraît que tu es partie avant la fin de ta consultation. Je hoche la tête, je sais qu'il a raison, il me l'a prouvé à plusieurs occasions. - Alors dis-moi ce qui t'a poussé à partir de la sorte
? continua-t-il sur le même ton. Je me sens dans l'incapacité de lui expliquer ce que je ressens. Depuis que j'ai appris que je ne pourrais jamais avoir d'enfant, j'ai vécu dans l'angoisse et la hantise qu'il ne me quitte pour une autre femme qui elle pourrait lui donner ce qu'il attend. Mais cela fait plus de trois ans et il est toujours à mes cotés, alors j'ai commencé à reprendre un peu confiance, mais maintenant avec cela ma peur est revenue au galop. En fait, je n'ai pas peur, c'est pire encore, je suis paniquée. Je sais que ma maladie se soigne très bien de nos jours et que dans beaucoup de cas les médecins ne procèdent plus à l'ablation du sein. Pourtant les doutes subsistent et si dans mon cas ils devaient l'enlever, je serais difforme Je serais un monstre Non je ne veux pas qu'il ait à subir cela. Je me dégage de son étreinte et je cours m'enfermer dans ma chambre. Il faut que je sorte de là que j'aille loin, très loin. Je l'entends frapper à ma porte et je sens à sa voix qu'il est très inquiet. Maman et Largo sont là aussi. Je sais que ce que je suis entrain de faire est très égoïste, que je suis entrain de le blesser en ne le laissant pas partager ma douleur. - Laissez-moi tranquille, je ne veux voir personne ! cries-je à travers la porte. Le silence retombe et j'entends des pas dans l'escalier. Ils sont redescendus au rez-de-chaussée. Je pousse un soupir de soulagement. Je m'assois dans le rocking-chair et j'observe le jardin par la fenêtre. Deux heures plus tard, on toque à nouveau à ma porte, je vais pour protester à nouveau, mais ce n'est pas Simon qui est là. J'essaye de reprendre le contrôle de moi-même et je vais ouvrir la porte. Trent est là en compagnie des autres qui se tiennent un peu en retrait. J'évite le regard interrogateur de mon mari qui essaye de comprendre. Il est vrai que je me montre rarement sous ce jour. Pourquoi a-t-il fallu que Tante Kate mêle Trent à tout cela ? Je sais pourquoi, il n'y avait que lui pour me faire entendre raison quand nous étions jeunes et que j'étais dans un mauvais jour. Mon grand frère prend les choses en main, il entre dans la pièce, les autres descendent à nouveau, j'entends Tante Kate leur proposer un thé et j'entends mon mari protester. Le reste de la conversation reste confus. Une main se pose sur mon épaule, j'avais presque oublié sa présence. Trent me regarde avec tendresse et sans dire un mot me prend dans ses bras. Mon dieu, on dirait que tout le monde a tout à coup envie de me cajoler, pour une fois je ne vais pas m'en plaindre, j'ai besoin de ce contact pour me savoir encore en vie. - Alors petite sur, tu recommences à n'en faire qu'à ta tête ? dit-il en relâchant son étreinte Je ne peux m'empêcher de sourire à travers les larmes qui coulent sur mon visage. Je n'ai pas pleuré autant depuis la mort de mes parents, même quand j'ai appris ma stérilité, j'ai tout gardé pour moi ce qui a eut l'art d'exaspérer mon mari. - Je suis désolée. Tante Kate n'aurait pas dû te
déranger. Son raisonnement est implacable, oui je fais toujours partie de cette famille sinon pourquoi serai-je venue me réfugier ici. Et j'ai appris depuis bien longtemps que quoiqu'il arrive, la famille passe toujours avant tout. - Jess, tu sais que fuir n'est pas la solution Je redescends en compagnie de mon frère. Le regard de Simon s'éclaire dès que je rentre dans la pièce. Il ne dit rien mais il ouvre ses bras et je me jette dedans. Je l'aime tellement que je sens que mon cur va exploser. Tante Kate a déjà convaincu tout le monde de rester dîner et de coucher à la maison. Après le dîner, nous montons dans notre chambre, je peux lire le désir dans les yeux de mon mari. Dès que la porte est fermée à clé, nos vêtements volent dans tous les coins dans la pièce. Avec douceur il me caresse, me parle au creux de l'oreille, avant de me faire sienne. Je sens bientôt le plaisir tout envahir, tout dévaster. Mon cher mari a l'intention de me faire complètement perdre la tête pour me prouver que notre amour est plus fort que tout. Et il y réussit, bientôt je suis incapable de penser à autre chose que ses mains brûlantes sur mon corps, sa langue qui me caresse la base du cou. L'aube ne va pas tarder à poindre, je n'ai pas fermé l'il de la nuit. Simon s'est endormi dans mes bras et j'ai passé une partie de la nuit à le regarder dormir, à graver son visage dans ma mémoire pour toujours. Trent avait raison les vieilles habitudes ont la vie dure et j'ai pris ma décision. Je vais partir, j'ai beau retourner le problème dans tous les sens, je ne vois que cette solution là. Je me lève sans faire de bruit, je rassemble les quelques affaires que j'ai encore ici dans un vieux sac à dos. Je passe dans la salle de bain et je m'habille. J'évite soigneusement de me regarder dans le miroir, je me dégoûte de faire subir tout cela à l'homme que j'aime. Je sais que je vais beaucoup le décevoir. Je reviens dans la chambre, je prends mon sac et ma veste quand une voix me fait sursauter. - Tu comptes partir sans me dire au revoir ? fait-il avec une colère contenue. Sur le moment je reste immobile. Comment a-t-il su ? Pourquoi a-t-il fallu qu'il se réveille à ce moment-là ? Que puis-je lui répondre ? Je repose mon sac et ma veste, pousse un grand soupir et me retourne sans pour autant le regarder. J'ai honte de moi, j'ai près de trente ans et il me semble parfois agir comme une adolescente. - Alors ? Continue-t-il sur le même ton. Tu ne dis rien ? Explique-moi ! Que faut-il donc que je fasse pour que tu comprennes que je t'aime ! Je ne sais pas quoi lui répondre. Il s'approche de moi et tente de me prendre dans ses bras. Je ne veux pas qu'il me touche, je me débats entre ses bras, mais il tient bon. Quand je me calme enfin, il relève mon visage et me force à le regarder droit dans les yeux. - Je t'aime, tu ne vois pas que je ne peux pas vivre sans toi. Je me sens si bien dans ses bras, qu'ai-je donc fait pour mériter un homme au gentil que lui ? Son baiser se fait plus pressent. Je sens son désir et je ne peux y résister. Il me déshabille en un clin d'il et nous finissons sur le lit, corps contre corps dans une danse sensuelle qui nous mène dans les affres du plaisir. Une semaine s'est écoulée depuis mon escapade à Dallas. Mon frère et ma mère ont tenu parole, ils sont venus tous les deux. Simon ne me quitte pas une minute ce qui lui vaut les quolibets de Largo. L'opération est prévue pour demain matin, d'après le médecin l'ablation ne sera pas nécessaire, la tumeur a été décelée à temps. L'homme que j'aime est près de moi, c'est grâce à lui et mon grand frère que j'arrive plus ou moins à surmonter ma peur panique. Ils m'offrent leur affection sans condition. Quand à ma mère adoptive, je la découvre sous un nouveau jour. J'ai toujours pensé à tort que son amour pour moi n'était pas aussi fort que pour ses propres enfants. Je sais maintenant que je me trompais. Il n'est plus question de l'appeler d'une autre manière que maman et je crois qu'elle en est très heureuse. Je me sens comme dans du coton, pourtant j'entends des gens parler à voix basse. Quelqu'un tient ma main et m'encourage à ouvrir les yeux. Je connais cette voix, elle m'est très familière. - Simon ? fais-je d'une voix rauque Je tourne la tête et je vois Trent qui me sourit malicieusement, je le sens soulagé de me voir enfin réveillée. Simon dépose un léger baiser sur ma tempe. Je tourne le visage vers lui, il retient à grand peine ses larmes de joie. - Je t'aime, sont les premiers mots qu'il prononce Je fais un geste vers ma poitrine, mais mon mari retient mon geste. - Il est toujours là, fait-il avec douceur. Avec sa main libre, il caresse doucement ma poitrine pour me faire comprendre que tout est encore bien à sa place. Je pousse un soupir de soulagement. Le médecin entre à ce moment là. - Je vois avec plaisir que vous êtes éveillée, Mme
Ovronnaz. Je viens de recevoir vos résultats. Il s'agissait bien
d'une tumeur cancéreuse mais vous avez eu de la chance. Elle a
été décelée à temps. Il n'y pas de
métastases et les ganglions lymphatiques n'ont pas été
touchés. Le médecin repart. Je suis soulagée, la situation n'est pas aussi catastrophique que ce que j'ai cru. J'ai toujours mon sein, mon mari est près de moi, et ma famille me couve d'un il bienveillant. Trois mois ont passé depuis mon opération. J'ai terminé mes séances de radiothérapie, il y a deux semaines. Maman et Trent sont rentrés à Dallas avec ma promesse de venir passer quelques temps à la maison avec Simon, Largo et Joy. Ma relation est quelque peu tendue avec mon mari. En effet, je n'ai consenti à aucun contact intime avec lui depuis ma sortie de l'hôpital. J'en suis même arrivée à faire chambre à part. Je sais que je mets sa patience à rude épreuve, mais je ne me sens pas encore prête. Je suis inquiète pourtant, je le sens distant depuis une semaine, comme si je ne l'intéressais plus. Il rentre tard, ne me parle presque plus. Les seules conversations que nous ayons se terminent en disputes. Cela veut-il dire qu'il ne m'aime plus, qu'il a une autre femme et que notre histoire va se finir comme ça ? Je ne sais plus quoi faire, ni quoi penser. Je me sens si seule. Largo est en voyage d'affaire avec Joy, Kerensky est en vacances avec sa petite famille, il ne reste personne à qui je puisse me confier. Je me sens seule. Je suis dans le salon quand on vient sonner à la porte. Quand j'ouvre, je me trouve devant le chauffeur de Largo qui me demande bien vouloir le suivre. Il me dit que mon mari a eut un léger malaise alors qu'il participait une réunion avec les services de sécurité de l'hôtel Plaza afin de discuter des mesures à prendre pour le prochain gala de charité du Groupe W. Je prends mon manteau et mon sac à main, et je prie le ciel pour que cela ne soit pas trop grave. Je sais que Simon se surmène depuis quelques temps et je m'en sens coupable. S'il n'a plus très envie d'être à la maison, j'en suis peut-être la cause. Nous arrivons à l'hôtel et le chauffeur m'accompagne jusqu'à l'un des salons de réception. Je suis un peu surprise de ne pas trouver une équipe de secours sur place. L'une des portes s'ouvre et . A ma grande surprise toute ma famille est là, ma mère, mes frères et surs, Carlos, Walker et sa femme Alex ainsi que le coéquipier de celui-ci Trivette, CD que je considère un peu comme mon grand-père, Largo et Joy qui ont enfin réussi à se trouver, Georgi, sa femme Valérie et leur petite fille Selena âgée de trois ans, ainsi que mon cher époux qui me fait un énorme sourire. Je suis tellement surprise que je ne sais pas si je dois le maudire, l'étriper ou lui sauter dessus, chose qui ne serait pas faite pour lui déplaire. Les mots me manquent pour dire ce que je ressens, pourtant tous ont l'air d'attendre que je dise quelque chose. Simon s'approche de moi, sort une petite boite me la tends et m'embrasse tout en murmurant : - Joyeux anniversaire, mon amour Anniversaire ? Mais quel anniversaire ? C'est alors que je réalise que cela fait six ans aujourd'hui que je suis mariée avec mon mari. Je l'embrasse aussi fort que je peux, je l'aime tellement et je ne veux pas le perdre. Nos amis applaudissent à tout rompre. J'ouvre la petite boite et j'y trouve un petit médaillon avec un ange dessus, mon ange gardien me murmure-t-il à l'oreille La soirée se passe comme dans un rêve, je suis heureuse d'avoir toutes les personnes que j'aime autour de moi après une épreuve si pénible. Simon a pensé à tout, même à une tenue de soirée pour moi. Vers une heure du matin, nous nous éclipsons comme deux collégiens qui ont hâte de se découvrir. Il me tire par la main à travers les couloirs de l'hôtel. Il s'arrête devant la suite nuptiale, me regarde avec un air de canaille. Je n'ai jamais pu lui résister quand il fait cette tête là. Il ouvre la porte et la referme derrière nous. Je me sens soudainement toute timide. Mon mari me caresse doucement le visage comme pour me demander la permission d'aller plus loin. Je réponds à sa caresse, le cur battant. Je sens la peur m'envahir mais je tiens bon. Avec beaucoup de douceur, il me déshabille et inspecte chaque parcelle de mon corps avec une attention redoublée. Je tremble de désir, il m'a tant manqué. Nous nous allongeons sur le lit et nous nous laissons emporter par nos sensations, nos corps sont en manque l'un de l'autre et semblent ne jamais se rassasier. Le soleil se lève sur la ville, je regarde Simon dormir, et je me demande comment j'ai pu songer un seul moment à le quitter. Je l'aime tant et il m'aime aussi, il me l'a prouvé. Maintenant quoique me réserve l'avenir, je sais que plus jamais je ne serais seule. J'ai trouvé la moitié de moi-même que je cherchais depuis si longtemps. Je l'embrasse longuement, le tirant de son sommeil. - Bonjour, c'est en quel honneur ? Me demande-t-il en souriant. Je l'embrasse à nouveau en priant le ciel que jamais cet amour qui nous lie ne disparaisse. Fin |