Amnésie Chapitre 3 Disclaimer : Les personnages de Largo Winch ne m'appartiennent
pas. Je ne tire aucun bénéfice si ce n'est de faire plaisir
aux autres fans de la série @@@@@@@@@@ Jessica regardait les enfants jouer sur la plage, assise sur la terrasse, en buvant une tasse de thé. Elle avait retrouvé avec un certain plaisir sa petite maison. A part un peu de poussière, tout était tel qu'elle l'avait laissé. Sa réunion avec son capitaine s'était mieux passée qu'elle l'avait prévue. Celui-ci était tellement soulagé de la retrouver en pleine forme qu'il n'avait pas rouspété une seule fois contre le fait qu'elle ait, encore une fois, désobéit à ses ordres en continuant son enquête en solo. Jessica soupira, Simon lui manquait. Elle posa une main sur la porte-fenêtre pour l'ouvrir quand quelque chose sur le coté attira son attention. Elle se retourna et aperçut Christine Montrose. Elle la regardait sans vraiment la voir, son sac à main serré contre sa poitrine. Elle ressemblait presque à une statue habillée tout en noir et avait ses cheveux montés en un chignon qui la faisait paraître plus âgée qu'elle ne l'était. - Mme Montrose ? Que faites-vous là ? Elle ne répondit pas. Elle dévisagea celle qu'elle rendait responsable de son malheur. - Mme Montrose ? Celle-ci fouilla dans son sac et en sortit une arme qu'elle pointa sur la jeune femme. - Comment avez-vous pu ? C'était un homme si bon ! Joy arrêta la voiture devant la maison de Jessica. Ils en sortirent et se dirigèrent vers la porte d'entrée en taquinant Simon qui faisait tout son possible pour garder son calme. Largo allait sonner quand ils entendirent une détonation provenant de l'arrière de la maison. Ils se précipitèrent sur le petit chemin qui menait à la terrasse. Joy arriva la première et aperçût une femme qui visait Jessica étendue sur le sol. Elle s'approcha doucement et la désarma d'un geste. - Laissez-moi ! Elle mérite de mourir ! C'est à cause d'elle si je suis seule ! Fit-elle en se débattant. Largo aida Joy à la maîtriser tandis que Simon s'agenouillait près de Jessica. - Jessy ? Hey ! Réponds-moi ! La jeune femme ouvrit les yeux avec peine et reconnu celui qu'elle aimait. Elle leva une main tremblante et caressa le visage de Simon doucement. Elle referma les yeux et sa main retomba inerte sur le sol. - Non ! Tu ne peux pas me laisser ! Largo aide-moi ! Appelle une ambulance
! Il posa ses doigts sur le cou de Jess et sentit un pouls battre faiblement mais régulièrement. - Elle est vivante, elle a juste perdu connaissance. Joy regardait Simon serrer désespérément la main de Jessica. Elle se tourna vers la femme responsable de ce malheur. - Pourquoi ? Demanda-t-elle avec colère. Joy prit la femme de Montrose par le bras et l'emmena vers l'ordinateur qui trônait dans un coin du salon. Elle se connecta au bunker et fit apparaître le dossier avec les informations que Kerensky avait réunit au cours de l'enquête. Christine Montrose blêmissait au fur et à mesure qu'elle découvrait l'étendue des activités illégales de son mari. Elle porta une main à sa bouche pour étouffer un petit cri de stupeur. - Oh mon dieu qu'est-ce que j'ai fait ! Joy se tourna vers la terrasse où les ambulanciers tentaient de sauver la vie de Jessica. Largo soutenait Simon qui attendait avec une impatience croissante le verdict des deux soignants. Il vit Mme Montrose à travers la baie vitrée et la colère le submergea. Comment cette femme avait-elle osé s'en prendre à celle qu'il aimait ? Pendant un instant, il voulut aller lui infliger le même traitement qu'à Jessica, mais un signe des ambulanciers l'arrêta dans son élan, ils étaient prêts à la transporter. Il suivit le brancard jusqu'à l'ambulance où il grimpa à l'arrière avec l'ambulancier. @@@@@@@@@@ Scilia et Georgi avaient enfin décidé de sortir de dessous leur moelleuse couette, seulement pour se plonger dans un bon bain moussant chaud et regarder la télé tout en se laissant aller au bien être de sentir leurs corps nus l'un contre l'autre. Le téléphone sonna et Kerensky décrocha. - Oui ? Répondit Kerensky paresseusement. Georgi raccrocha et croisa le regard contrarié de Scilia. - Je suis désolé, mon ange mais le devoir m'appelle. @@@@@@@@@@ Dans la salle d'attente du service chirurgie, Simon faisait les cent pas. Joy feuilletait un magazine sans vraiment le lire. Largo, quant à lui, était allé chercher du ravitaillement à la cafétéria. - Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Quand nous allions être heureux... Largo arriva un sac de beignets et trois cafés. Il déposa le tout sur la table basse et s'assit à coté de Simon. Ca faisait près de cinq heures que Jessica était au bloc. Cette attente était insupportable pour eux. Largo essayait tant bien que mal de cacher son inquiétude. Il ne voulait la perdre alors que le destin avait voulu que leurs chemins se croisent à nouveau. Il vit Kerensky arriver au pas de course suivit de près par une belle jeune femme rousse. - Alors comment va-t-elle ? Demanda-t-il à peine arrivé.
Le silence retomba dans la salle d'attente. Le chirurgien vint les rejoindre. Il semblait épuisé comme s'il avait mené une longue bataille. - Vous êtes là pour Mlle Wardfield ? Le médecin repartit laissant l'Intel Unit surprise. Kerensky se retourna vers Scilia, des questions pleins les yeux. - Princesse ? Fit-il sur un ton agacé. @@@@@@@@@@ Simon avait profité de la discussion entre la petite amie du Russe et Largo pour s'éclipser. Il avait trouvé refuge dans la chapelle de l'hôpital. Cet endroit calme et accueillant le rassurait face aux tourbillons de ses sentiments. Il s'était installé au fond de la pièce qui était dans la pénombre. Il avait fermé les yeux et se souvenait des moments qu'il avait passé avec la jeune femme au penthouse, leurs crises de rire, leurs batailles rangées, ces moments de discussions où il s'était laissé aller à raconter un peu de son passé. Contrairement à ce qu'il avait craint, elle ne l'avait pas jugé, elle lui avait juste sourit et l'avait embrassé affectueusement sur la joue. Il entendit la porte de la chapelle s'ouvrir mais n'y prêta aucune attention. Il sentit une présence sur le banc près de lui. - Simon ? Ca va ? Pourquoi es-tu parti ? Simon sourit à son tour mais ne se sentait pas rassuré pour autant. - Non sérieusement, Joy, tu crois vraiment qu'une femme comme
Jessica peut m'aimer ? Largo entra et leur fit signe le rejoindre. - Ils viennent de l'installer dans la chambre 304. On peut aller la voir
mais juste cinq minute et une personne seulement. Je pensais que
. Largo se tourna vers Joy avec un air curieux. - Qu'est-ce qu'il t'a dit ? Elle partit en laissant le jeune homme abasourdit. @@@@@@@@@@ Kerensky regardait Scilia boire son café. Ils s'étaient installé à la cafétéria pour laisser Joy et Largo un peu seuls. - Vas-y
Dis-le
Tu en meurs d'envie ! Fit-elle en posant sa
tasse. Kerensky se passa la main dans les cheveux. De toutes les femmes qu'il avait connues, elle était l'une des seules à pouvoir lire en lui comme dans un livre ouvert. - Tu as une histoire à me raconter, je crois. Ils se levèrent et quittèrent la cafétéria main dans la main. @@@@@@@@@@ Simon entra doucement dans la chambre. Celle-ci était dans la pénombre et seul le bruit des moniteurs rompait le silence de la pièce. Il détailla la jeune femme allongée sur le lit. Elle était très pâle et semblait encore plus fragile les cheveux étalés sur l'oreiller. Il n'osait pas la toucher, craignant d'aggraver son état par un simple contact. Il s'assit sur la chaise près du lit. Il se sentait mal à l'aise de la voir ainsi immobile dans un sommeil artificiel. Pour une fois, il ne savait pas quoi lui dire, les mots restaient prisonniers de sa gorge et semblaient vouloir l'étouffer. Il prit une grande inspiration. - Je n'ai jamais été doué pour parler sentiment Enfin si Enfin non, pas de vrais sentiments. J'ai eu beaucoup de femmes dans ma vie mais très peu qui ont eut autant d'importance que toi. En quelques semaines, tu as su capturer mon cur pourtant si volage. Et maintenant, ça me fait peur Parce que j'ai toujours fini par détruire celle que j'aimais, par lui faire beaucoup de mal . Et la dernière chose que je veux, c'est te faire du mal Tu ne sais pas qui je suis vraiment, j'ai fait des trucs moches, très moches . La porte s'ouvrit et une infirmière lui fit signe que le temps impartit était terminé. Il se leva et sortit de la chambre, lançant un dernier regard à celle qu'il aimait. Largo et Joy l'attendaient dans le couloir. Ils l'entourèrent et l'emmenèrent vers la salle d'attente. - Elle paraît si fragile, dit-il en s'asseyant sur l'une des chaises.
@@@@@@@@@@ Deux jours plus tard Jessica avait été installée dans une chambre individuelle. Celle-ci avait obstinément refusé de voir ses amis depuis que le docteur David Mitchell avait fait le point avec elle sur son état. Largo, de son coté, avait convaincu le médecin de la faire transférer dans un centre hospitalier à New York où elle recevrait les meilleurs soins possibles. Joy, Kerensky et Scilia attendaient près de la porte de la chambre Largo et Simon qui devaient annoncer à la jeune femme son prochain départ vers la grande pomme. Ils étaient en pleine discussion quand soudain un grand fracas les fit sursauter. Ils entendirent des éclats de voix sans pour autant comprendre ce qui se disait. - Tu crois qu'ils vont s'en sortir vivant ? Demanda Joy hilare en imaginant la scène. Un autre objet vint se fracasser contre la porte suivit de deux autres bruits sourds qu'ils ne parvinrent pas à identifier. Le silence se fit et Kerensky regarda la garde la corps en souriant. - Oui, elle a plus de munitions. A cet instant, Largo et Simon ressortirent en piteux état. On entendit juste la voix de Jessica hurler, avant que la porte ne se referme, de ne plus jamais l'approcher s'ils tenaient un tant soi peu à la vie. La chemise de Simon était trempée et Largo n'était dans un meilleur état que son comparse, des feuilles et des pétales de roses restaient accrochés à ses cheveux. Scilia et Joy avaient beaucoup de mal à garder leur sérieux devant un tel spectacle. - Mesdames, je ne veux pas entendre un mot sortir de votre bouche, fit
Simon en se demandant si on n'avait pas échangé sa bien-aimée
contre un démon vengeur. Joy et Scilia pouffèrent de rire en regardant la mine dépitée des deux amis. - Vous permettez que j'aille lui parler ? Demanda Scilia en recouvrant
un peu de sérieux. La jeune femme entra et referma la porte derrière elle. Tous tendirent l'oreille mais ils n'entendirent aucun bruit suspect. Celle-ci ressortit cinq minutes plus tard, un léger sourire sur les lèvres, en annonçant tranquillement que tout était arrangé. Simon regarda Largo n'en croyant pas ses oreilles. - Comment ? Vous pouvez répéter ? Firent les deux hommes
en chur. Joy explosa de rire et se dirigea en courant vers les ascenseurs avant que Simon ne puisse répliquer. De son coté, Largo sourit en voyant le Suisse arriver devant les portes fermées de l'ascenseur sans pouvoir s'arrêter à temps. @@@@@@@@@@ Le lendemain après midi, l'Intel Unit était en route pour New York à bord du jet. Largo et Joy étaient confortablement installée dans les bras l'un de l'autre sur le canapé. Kerensky se reposait dans un des fauteuils et Simon était assis en face de lui, un sourire moqueur sur les lèvres. - Elle ne te manque pas trop ? Il se leva et se dirigea vers le cockpit. Largo et Joy éclatèrent de rire dès que celui-ci eut disparu dans la cabine de pilotage. - Tu crois vraiment que l'infirmier est à son goût ? Demanda Joy entre deux hoquets de rire. @@@@@@@@@@ Le jour suivant, Simon alla voir Jessica qui avait été installée dans une chambre du service de Scilia. Elle devait encore passer deux bonnes semaines immobiles avant de commencer sa rééducation. Il espérait que la jeune femme serait de meilleure humeur qu'à leur dernière rencontre. Il avait un bouquet de roses dans une main et un énorme nounours dans l'autre. Il frappa à la porte et n'obtint aucune réponse. Il entra et découvrit la jeune femme allongée sur le lit, la tête tournée vers la baie vitrée. - Jess ? Une infirmière entra et demanda à Simon de sortir, elle devait emmener la jeune femme faire des radios. Simon posa le nounours et les fleurs dans le fauteuil près de la porte et sortit dans le couloir en jetant un dernier coup d'il à Jessica. Il vit l'infirmière la mettre sur une civière. Quand elle passa à sa hauteur, elle lui lança un regard perçant. - Ce n'est pas la peine de revenir, dit-elle d'une voix froide. Et si tu insistes, je demanderais au service de sécurité de t'interdire l'entrée de la clinique. L'infirmière l'emmena et Simon s'appuya contre le mur. Les dernières paroles de Jessica résonnaient encore à ses oreilles. Jamais il ne l'avait sentie aussi déterminée et aussi lointaine. Il sentit une main se poser sur son épaule et se retourna. - Quelque chose ne va pas ? Demanda Scilia. Simon s'en alla la tête baissée comme si tout le poids du monde pesait sur ses épaules. @@@@@@@@@@ Un mois plus tard, Scilia finissait de faire la salade quand elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir. Elle sourit intérieurement, le meilleur moment de la journée était arrivé. Georgi posa sa veste en cuir dans sur le porte-manteau de l'entrée et alla retrouver la jeune femme dans la cuisine, un fin sourire aux lèvres. Il enlaça tendrement Scilia qu'il n'avait pas vu depuis deux jours et l'embrassa fougueusement. - Je peux t'aider ? Demanda-t-il en lui mordillant l'oreille. Kerensky prit la jeune femme entre ses bras et l'embrassa tendrement. @@@@@@@@@@ La semaine se passa sans grand changement. Scilia continuait à surveiller sa protégée qui ne faisait aucun progrès au grand désespoir de son kinésithérapeute, Marc Darcy, qui ne savait plus à quel saint se vouer. En dix ans de métier, c'était la première fois qu'il était sur le point d'abandonner. Il regarda la jeune femme assise dans le fauteuil roulant qui refusait de faire tout effort. Il soupira et tenta une nouvelle approche - Tu sais, Jessy, ce fauteuil n'est pas ton ennemi, il n'est qu'une transition en attendant que tu puisses à nouveau faire fonctionner ses ravissantes jambes. Jessica détourna le regard et ne répondit pas. Elle ne voulait pas l'écouter, elle ne voulait pas qu'il puisse la convaincre, elle voulait qu'on la laisse seule. Elle ne comprenait pas pourquoi tout le monde s'acharnait à lui dire qu'elle allait guérir alors qu'elle se doutait bien que cela n'était que des mensonges destinés à alléger sa peine. - Jessica, je ne peux pas t'aider, tant que tu auras cette attitude. Elle sortit de la pièce aussi vite qu'elle le put. Elle ne voulait pas qu'on la voit pleurer. Elle entra dans sa chambre et claqua furieusement la porte. Scilia regarda Marc tristement et secoua la tête. Il fallait trouver un moyen de la faire réagir car plus le temps passait, plus ses chances de guérison s'amenuisaient. Elle se dirigea vers son bureau et composa le numéro du penthouse. Largo décrocha à la première sonnerie. - Allô ? @@@@@@@@@@ Le soir tombait sur la ville de New York. Jessica était assise sur son fauteuil et regardait le soleil se coucher. La porte de la chambre s'ouvrit mais elle n'y prêta aucune attention. - Ca va durer encore longtemps ? Demanda Largo en s'asseyant sur le lit. Largo soupira. La bataille s'annonçait rude et Jessica n'avait pas l'intention de lui faciliter la tâche. - Te cacher comme tu le fais ne mènera à rien du bon, tu
le sais très bien. Largo se leva et s'approcha doucement de la jeune femme qui s'obstinait à ne pas le regarder. Il accroupit près d'elle. - Je refuse de t'entendre parler de la sorte ! S'exclama-t-il avec un
peu de colère, l'entêtement de la jeune femme commençait
à l'énerver. La jeune femme laissa couler les larmes qu'elle avait retenues depuis longtemps. Elle sentit Largo lui caresser le visage mais elle repoussa son geste plein de tendresse. Il se releva et la regarda avec tristesse. Elle tremblait de colère. Il avait l'impression qu'elle voulait se lever pour le gifler. Largo la vit avec surprise se lever de quelques centimètres avant de se laisser tomber, épuisée, sur le fauteuil. Il s'approcha à nouveau et la prit dans ses bras tout en lui déposant un baiser sur le front. - Je savais que tu pouvais y arriver. @@@@@@@@@@ Scilia et Kerensky attendaient patiemment le retour de Largo dans le bureau de celle-ci. Tous deux étaient très nerveux quant à l'issu de la conversation en cours. - Calme-toi mon ange, je suis sûr qu'il va la convaincre, dit Kerensky
en prenant la jeune femme dans ses bras. La porte s'ouvrit Largo apparut souriant. - Alors ? Demanda Scilia anxieuse. Le portable de Largo se mit à sonner. Joy était inquiète, elle n'avait pas réussi à trouver Simon qui devait la rejoindre pour finaliser les consignes de sécurité à mettre en place pour la journée portes ouvertes. Largo s'excusa et sortit rapidement pour rejoindre le groupe W. Kerensky embrassa Scilia et emboîta le pas de son patron. Au détour d'un couloir, il lui sembla voir une silhouette familière. Il bifurqua brusquement au moment où il vit le panneau indiquant la piscine. Son intuition lui disait que quelque chose de grave allait se passer. @@@@@@@@@@ Joy était très inquiète, le vigile à la réception venait de l'appeler pour lui dire que Simon était revenu mais dans un état d'ébriété avancée. Largo entra à ce moment-là dans le penthouse. - Alors du nouveau ? Tous deux sortirent et attendirent quelques minutes mais Simon ne donna aucun signe de vie. Il se regardèrent et eurent la même idée. @@@@@@@@@@ Jessica regardait l'eau de la piscine. Après que Largo soit sortit de la pièce, elle avait essayé de renouveler l'expérience. A sa grande déception, son corps refusait de lui obéir. Le désespoir la submergea. Rien de ce que lui avait dit Largo ne semblait avoir de sens. Plus rien ne semblait avoir de sens. Il lui fallait mettre un terme à ce mensonge qu'était devenue sa vie. Elle donna un dernier tour de roue et plongea dans la piscine. Kerensky entendit un bruit caractéristique d'immersion et se mit à courir. Il enleva sa veste et, une fois arrivé au bord du bassin, il se débarrassa de ses chaussures avant de plonger. @@@@@@@@@@ Joy et Largo ouvrirent la porte de la terrasse. Simon était entrain de faire des allés-retours sur le garde-fou en chantant une chanson paillarde. Largo approcha doucement de son ami qui ne s'était pas encore aperçu de sa présence. - Simon ? Dit-il doucement de manière à ne pas l'effrayer. Joy s'approcha doucement en restant hors du champ visuel de Simon. - Tu es ivre ! Tu racontes n'importe quoi. Joy se précipita et l'attrapa par le pied au dernier moment. Elle manqua d'être entraînée dans sa chute par le Suisse mais Largo la retint par la taille. Tous deux le remontèrent tant bien que mal sur la terrasse. - Pourquoi elle veut pas de moi ? Dit-il avant d'éclater en sanglot dans les bras de son ami. @@@@@@@@@@ Georgi trouva rapidement Jessica et tenta de la remonter. La jeune femme se débattit vigoureusement avant que le Russe ne la ceinture et ne la remonte à la surface. Il se dirigea vers les marches se trouvant sur un coté du bassin. Il la tira hors de l'eau avant de l'asseoir par terre. - Comment oses-tu ? Explosa-t-elle entre deux quintes de toux. Jess le regarda avec surprise. Elle n'avait jamais parlé avec personne à part Largo de cet événement. Comment pouvait-il savoir ? Peu lui importait, elle regarda le Russe et elle y vit une douceur et une détermination qui la toucha - Ce n'est pas à toi de prendre cette décision, continua-t-il avec douceur. Lui seul peut juger de ce qui est bien pour lui. Tu crois l'épargner mais tu le blesses profondément en ne lui faisant pas confiance. Il la prit dans ses bras et elle nicha sa tête au creux de son épaule, laissant couler des larmes libératrices. Ils entendirent des pas, Marc et Scilia apparurent, inquiets, dans l'embrasure de la porte. Marc déposa une serviette sur les épaules de Jessica avant de la ramener dans sa chambre sans lui poser de questions mais il vit à son regard que quelque chose avait changé. - Que s'est-il passé ? L'interrogea Scilia en lui tendant une
serviette. Scilia le regarda mais elle savait qu'il n'en dirait pas plus. Elle se promit néanmoins de le cuisiner une fois rentrés à la maison. @@@@@@@@@@ Quand Kerensky passa ce soir-là au penthouse, avant de rentrer rejoindre sa compagne, pour informer Largo des derniers rebondissements, il trouva ses amis en grande discussion avec Simon qui avait une mine horrible. - Que se passe-t-il ? demanda-t-il inquiet. Le silence retomba seulement interrompu pas le sifflement de la bouilloire. Joy se dirigea vers la cuisine où elle fut rejointe par Kerensky. - Il a vraiment voulu sauter ? demanda-t-il Quand ils revinrent dans le salon, Largo était entrain de sermonner le suisse pour la folie qu'il avait failli commettre cette nuit-là. - Tu ne rend pas compte de la peur que tu nous a fait
Si tu allais
si mal que cela pourquoi ne pas être venu m'en parler, je croyais
qu'on était amis. Largo regarda Joy qui lui fit un signe d'encouragement, le moment était venu de tout dire. Il soupira, il aurait préféré en parler dans d'autres circonstances et avec Jessica à ses cotés pour l'aider. - Tu ne voulais pas vraiment mourir, n'est-ce pas ? demanda-t-il doucement,
il craignait la réponse de son ami. Simon hocha la tête et se prit la tête entre ses mains tout en essayant de retenir ses larmes. Depuis que ce cauchemar avait commencé, il avait refusé de partager sa peine avec qui que ce soit. Il pensait être assez fort pour tout supporter tout seul. Malheureusement il s'était trompé mais ne savait plus comment demander de l'aide après ce qu'il avait fait subir à Largo. C'était si facile de s'en prendre à lui, il savait que c'était son ami et qu'il lui pardonnerait tous ses débordements. - Comment tu sais ? Simon approcha sa main et du doigt suivi la trace des fines cicatrices presque effacées par le temps. - Quand ? Pourquoi ne jamais en avoir parler ? Il avait beau fouiller sa mémoire, il ne trouvait aucun événement susceptible d'avoir de telles conséquences et puis même il s'en serait rendu compte, vu qu'ils ne s'étaient pratiquement plus quitté depuis qu'il s'étaient rencontrés. Largo regarda Joy qui lui serra la main peu plus fort. De son coté Kerensky suivait la discussion avec grand intérêt. Il se doutait bien que ce que jeune milliardaire allait leur révéler était important - Tu te souviens il y a sept ans quand tu es rentré pour aider
Vanessa ? Tu es resté absent plusieurs mois. Il ne savait pas comment le dire, les mots lui manquaient. Joy l'encouragea du regard. Largo poussa un soupir et reprit d'une voix tremblante - Peu de temps après que je sois arrivé à Los Angeles,
la vieille guimbarde que je conduisais est tombé en panne dans
un secteur de la ville peu recommandable. Devant le regard pleins de reproches de Simon, il leva une main pour l'empêcher de parler - Oui je sais ce que tu vas me dire Que j'aurais dû m'en méfier C'était stupide, mais il faisait nuit, j'étais crevé, j'ai cru que mais au lieu de cela, ils m'ont Largo s'interrompit un instant et but une gorgée de thé qui lui brûla la gorge - Ils t'ont quoi Largo ? demanda Simon, ils t'ont tabassé ? Il ne pouvait se résoudre à affronter leurs visages maintenant qu'ils connaissaient la vérité. Simon sentit la rage monter en lui. Comment celui qu'il considérait comme un frère avait-il pu garder une telle chose pour lui ? Pourquoi avait il gardé le silence pendant si longtemps ? - Comment as-tu pu ? Je pensais que nous étions amis ! Non plus
que cela, je croyais que nous étions frères ? fit-il la
voix pleine de colère. Tu n'avais pas confiance en moi ? Tout ceci le dépassait, il ne comprenait pas comment il avait pu être aveugle à ce point là. Pourquoi n'avait-il rien remarqué pendant toutes ses années ? Il en voulait à Largo d'avoir gardé le silence aussi longtemps mais il s'en voulait encore plus de n'avoir rien vu. - Je ne pouvais pas, j'étais persuadé que
. Simon sembla réfléchir un instant ne sachant pas quoi répondre. Il n'avait jamais rien caché a son meilleur ami. Il avait horreur du mensonge peut être parce que lui-même avait été obligé de mentir une partie de sa vie. Il soupira. - Non
Enfin oui
Je n'aurais jamais pensé que tu puisses
me cacher quelque chose comme cela, dit Simon calmement, même si
je peux comprendre pourquoi tu l'as fait. Ce que tu as vécu c'est
Il chercha le mot juste mais il ne le trouva pas. En fait c'est à
moi que j'en veux, j'aurais dû savoir que quelque chose n'allait
pas, j'aurais dû
A la mention du nom de la jeune femme, le russe se contracta. Il se devait de dire ce qui c'était passé ce soir là. Simon remarqua son malaise. Depuis qu'il fréquentait Scilia, il avait imperceptiblement baissé ses barrières et laissait par moment transparaître ses sentiments. - Il y a un problème ? demanda le suisse en regardant le russe. Kerensky soupira il n'y avait pas de bonne manière d'annoncer qu'une personne aimée avait tenter de mettre fin à ses jours. Il regarda un instant Joy et Largo avant de s'attarder sur Simon. Celui-ci avait changé depuis que Jessica l'avait repoussé, le jeune homme volubile et blagueur avait laissé place à un Simon taciturne et silencieux. Il s'était plongé dans le travail pour oublier. Des cernes lui mangeait la moitié du visage à cause de la boisson et du manque de sommeil. Il flottait maintenant dans ses jeans et ses chemises qui d'ailleurs étaient d'un sobre à faire peur. Kerensky secoua la tête, il était temps que cela s'arrête et que ces deux têtes de mules qui lui servaient d'amis cessent de se détruire. - Jessica a tenté de se suicider, dit-il sobrement. Un silence pesant retomba dans la pièce, chacun assimilant la nouvelle que Georgi venait de leur communiquer. - Comment va-t-elle ? demanda le suisse d'une voix étranglée. @@@@@@@@@@ Le lendemain, Jessica se réveilla pour le première fois depuis des semaines sereine, comme un grand poids lui avait été enlevée, pourtant il lui restait quelque chose de très important à faire, demander pardon à ses amis pour son comportement, mais surtout il lui fallait parler à Simon. Mais lui voudrait-il lui parler ? Après tout ce qu'elle lui avait fait subir, l'aimait-il encore ? Voudrait-il venir la voir ? Plongée dans ses pensées, elle n'entendit pas la porte de sa chambre s'ouvrir. Elle était allongée sur son lit, la tête tournée vers la baie vitrée. Simon stoppa net quand il la vit, elle était encore plus belle que dans ses souvenirs. La lumière pénétrant dans la chambre formait une sorte de halo autour d'elle qui la faisait ressembler un ange. Il s'approcha doucement et s'assit sur lit, elle tourna doucement la tête et sourit en le découvrant près d'elle. Son cur s'emballa et elle n'eut qu'une envie, l'embrasser. Elle caressa le visage du suisse du bout des doigts, lui n'osait bouger il avait trop peur que ne soit qu'un simple rêve. Jessica prit le visage de l'homme qu'elle aimait entre ses mains et l'approcha pour l'embrasser doucement d'abord puis avec passion. Quand enfin ils se séparèrent à bout de souffle, ils restèrent à se regarder un long moment aucun des deux ne voulant briser cet instant magique. - Je t'aime, murmura-t-elle. Simon ne pouvait croire ce qu'il entendait, il avait attendu ces mots depuis si longtemps. - Je suis désolée, dit-elle ne baissant les yeux. @@@@@@@@@@ Six mois plus tard, tout l'Intel Unit, Scilia et Jessica se retrouvèrent dans le penthouse pour fêter dignement le réveillon de Noël. Joy et Largo regardaient d'un il complice leurs invités. Scilia était subjugué par la vue exceptionnelle que le jeune milliardaire avait de son bureau. Kerensky l'enlaça et déposa un baiser dans son cou. - Ca va ? Simon, de son coté, ne se lassait pas de d'admirer Jessica. Elle rayonnait littéralement de bonheur. Cela faisait maintenant près d'un mois qu'ils avaient emménagé dans l'appartement de celui-ci, qui avait été refait pour l'occasion. Après leurs deux tentatives d'en finir avec leur souffrance, ils avaient eut une discussion à cur ouvert où Simon et elle avaient parlé de tout. Jessica lui avait alors avoué son viol et sa conséquence la plus terrible, elle ne pourrait jamais lui donner d'enfant. Le Suisse l'avait alors pris dans ses bras en lui assurant que cela ne changeait rien à son amour pour elle, qu'il y avait tant d'enfants à aimer en ce monde qu'ils n'auraient que l'embarras du choix. - C'est l'heure des cadeaux ! Fit Largo qui terminait de débarrasser
la table avec Joy. Il se réunirent tous dans le coin salon où des paquets s'amoncelaient au pied du sapin. - Je commence, dit Largo avec l'air d'un gamin déluré en posant sur les genoux de sa garde du corps une petite boite en velours. Joy l'ouvrit et resta bouche bée. La petite boite contenait une belle bague sertie d'un petit diamant en forme de cur. A celle-ci il y avait une petite carte d'accrochée. " Epouse-moi ". Elle releva la tête et croisa son regard avant de lui sautant au cou. - Je suppose que ca veut dire oui ? Joy l'embrassa de plus belle, l'empêchant de dire plus de bêtises, sous le regard ravi de leurs amis. - Il était temps, souffla Simon à l'oreille de Scilia Il tendit une enveloppe à Jessica qui le regarda avec surprise. Elle l'ouvrit, regarda son contenu, la referma et regarda Largo - Je ne voudrais pas paraître ingrate mais tu peux m'expliquer
? Intriguée, Jessy défit le nud et arracha le papier. Elle trouva une maquette avec une inscription " Wardfield Institute ". - Tu
je
hein ? Bafouilla-t-elle. Des larmes coulèrent sur le visage de la jeune femme. Elle avait attendu ce moment depuis si longtemps, le moment où Largo admettrait enfin ce qui lui était arrivé et n'aurait plus honte d'en parler avec ses proches. Il s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. - Merci pour tout, souffla-t-il au creux de son oreille, je t'aime. Elle l'embrassa à son tour sur la joue et il retourna s'asseoir auprès de Joy qui elle aussi avait du mal à ne pas laisser échapper quelques larmes de bonheur. - A mon tour maintenant, dit Jessica émue. Ces derniers mois n'ont pas été simples. Scilia pourra en témoigner parce que je l'ai fait tourner en bourrique à plusieurs reprises. Mes peurs, mes doutes ont bien failli à plusieurs reprises me faire abandonner. Mais grâce à vous, et votre soutien à tous, j'ai réussi à accomplir un petit miracle. Attachez vos ceintures et ouvrez bien vos yeux. Scilia se glissa derrière Jessica et tint son fauteuil. Celle-ci prit appuis et se mit debout. Elle regarda Simon qui avait les larmes aux yeux. Elle fit quelques pas pour le rejoindre et l'embrassa passionnément. Le silence retomba dans la pièce, tous regardaient le couple terrible qui leur donné tant de sueurs froides. Simon s'assit sur l'un des fauteuils et prit la jeune femme sur ses genoux. Il fouilla dans la poche intérieure de sa veste en sortit un petit sac en cuir noir qu'il tendit à la jeune femme. Celle-ci l'ouvrit les mains tremblantes et en sortit un camé bleu. - C'est magnifique, murmura-t-elle. Kerensky se leva et sortit plusieurs enveloppes de la poche intérieure de sa veste. - Au fait, j'espère que vous n'avez rien de prévu le 30
janvier ? Joy ouvrit l'enveloppe et lut le texte avec soin " Mlle Scilia Matthews et M. Georgi Kerensky Joy, Largo, Simon et Jessica relevèrent la tête en même temps et regardèrent le couple avec stupeur. - Tu
Georgi ? Fit Joy étonnée. Scilia, tu es sûre
de ce que tu vas faire ? Continua-t-elle avec malice. Georgi faillit lâcher son verre de vodka. Il regarda la jeune femme qui hocha la tête. Son visage se fendit d'un énorme sourire et il l'embrassa avec fougue et passion. Les autres se regardaient, ayant un peu de mal à imaginer le Russe en père de famille. - Ben alors Félicitations, hurla Simon. Largo relut l'invitation au mariage et se gratta la tête d'un air médusé. - Le père Maurice ? Il est au courant ? Pourquoi ne m'a-t-il rien
dit ? Je l'ai vu la semaine dernière. Les autres se mirent à rire. Finalement le destin leur jouait de drôles de tours. Un malheur débouchant sur trois mariages ce n'était pas tous les jours qu'on voyait cela
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